Le HANDICAP, le grand oublié du Ségur

Impulsée par Hapogys et l’APAJH, cette mobilisation en délégation inter-associative a pour but d’alerter la puissance publique, les citoyens et obtenir un amendement en urgence du Ségur de la santé, c’est-à-dire une mesure à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres, avec une revalorisation salariale forte, immédiate, inconditionnelle et rétroactive, identique à celle octroyée aux autres secteurs.

  • Point sur la mobilisation

Rien n’a bougé depuis avril dernier, malgré le soutien des élus locaux et l’engagement des équipes de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. En juillet, les familles du collectif avaient sonné l’alarme sur les conditions dramatiques au sein des établissements les plus médicalisés et saisi le Défenseur des Droits à ce sujet. Pourtant, la situation a continué et continue de se dégrader dans toutes les structures du département, avec parfois les premiers morts. Car c’est bien la non prise en compte du champ du handicap dans les mesures du Ségur depuis 15 mois qui a entraîné des départs massifs des personnels soignants et d’accompagnement et donc une insuffisance dans la permanence des soins jamais vue pour des publics ultra vulnérables allant jusqu’à leur décès.

  • Le Ségur en bref

Le Ségur de la santé, consultation des acteurs du système de soins français, s’est déroulée du 25 mai 2020 au 10 juillet 2020. Elle a donné lieu, autour de 4 axes de travail à 33 mesures pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système de soins et notamment à la constitution d’une enveloppe de 7,5 milliards pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et autres non médicaux (agents techniques, administratifs…). Une somme dédiée en majorité à financer une hausse de salaire dite « socle » de 183 euros net mensuels pour l’ensemble des personnels des hôpitaux et des EHPAD publics, une majoration de 160 euros net mensuels pour ceux des EHPAD privés, mais aussi de nouvelles majorations pour les heures supplémentaires et le travail de nuit. Elle a cependant écarté les acteurs qui, sous statut privé à but non lucratif, oeuvrent dans le soin. Fin 2020, le gouvernement a missionné Michel Laforcade pour compléter les actes du Ségur mais la revalorisation salariale a été étendue au secteur privé à but non lucratif de manière très limitée. Les établissements du champ du handicap en étaient toujours exclus. Un rattrapage est intervenu le 1er avril pour les personnels des services à domicile et le 13 avril le gouvernement a annoncé l’augmentation des salaires, uniquement pour le personnel soignant, du champ du handicap.

  • C’est quoi le problème avec le Ségur ?

Le Ségur de la santé a exacerbé les difficultés, il a déstabilisé nos organisations qui se trouvent aujourd’hui dans une situation alarmante, et pour certaines, dramatique. Rupture d’équité, concurrence déloyale, démissions, difficultés de recrutement, perte de compétences, paupérisation des salariés, baisse d’attractivité du secteur, rivalité entre les métiers de la santé et de l’accompagnement… Autant d’effets délétères du Ségur de la santé qui ont un impact considérable dans le champ social et le secteur du handicap. Et les récentes annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur. Elles viennent altérer encore plus le fonctionnement de nos établissements. Si la revalorisation de la rémunération de certains de nos professionnels constitue un progrès, elle crée une fracture supplémentaire entre les personnels.

  • Historique de notre mobilisation
    • Une lettre ouverte a été adressée en avril au gouvernement qui a répondu par une fin de non-recevoir
    • Des courriers ont été envoyés aux Députés et Sénateurs de la Gironde qui nous ont quasiment tous reçus, certains d’entre eux ont également écrit au gouvernement, sont intervenus en commission parlementaire ou ont posé une question dans l’hémicycle
    • Des courriers ont été adressés au Président du Conseil Départemental qui nous a reçus, au Directeur Général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine et à la Préfète de la région Nouvelle Aquitaine qui n’ont pas donné suite
    • Une pétition a été lancée qui recueille près de 9 300 signatures à ce jour : https://www.change.org/p/premier-ministre-jean-castex-le-handicap-grand-oubli%C3%A9-du-s%C3%A9gur-de-la-sant%C3%A9
    • Une première conférence de presse s’est tenue le 29 avril
    • Un rassemblement a eu lieu le 27 mai devant la Préfecture et a mobilisé plus de 600 personnes
    • Un “cri d’alerte” a été lancé par les familles en juillet 2021, sur la situation désastreuse de la MAS le Junca, précédemment aux trois décès survenus depuis
    • Une deuxième conférence de presse se tiendra le 6 octobre
    • Un rassemblement aura lieu le 6 octobre devant la Préfecture et l’ARS